L’hypnose pâtit d’une réputation sensationnaliste mais peut se révéler un vrai outil de développement personnel. Témoignage.

Article dans l’Express

L’hypnose un vrai outil de développement personnel. Pour moi, l’hypnose a toujours été l’un des numéros immuables des émissions du samedi soir. Comme la magie, elle amuse le public autant qu’elle le désarçonne. Il y a quelque chose de fascinant à observer ce spectacle d’une perte de contrôle totale et instantanée. En quelques secondes, n’importe qui se retrouve en train de faire n’importe quoi.

Mais loin des scènes et des projecteurs, l’hypnose est utilisée depuis le XIXe siècle comme un soutien à la psychothérapie. « Elle seule peut donner un accès aisé, rapide et large à l’inconscient -que l’histoire de la psychothérapie a montré être d’une telle importance dans le traitement des désordres aigus de la personnalité », a même expliqué Milton Erickson, l’un des pères de l’hypnose.

Expérimenter un état de lâcher-prise total

Curieuse à l’idée de vivre ce voyage intérieur et d’expérimenter cet état de lâcher-prise total, j’ai accepté l’invitation de Cécile Argy, hypnothérapeute près de Paris.

Le cabinet de Cécile est également son appartement. Dans le salon, ses diplômes -dont l’un de l’American Society of Clinical Hypnosis– sont soigneusement accrochés au mur, comme une preuve de sérieux destinée aux sceptiques. Je me demande bien à quoi peuvent ressembler des cours d’hypnose et si les participants s’entraînent les uns sur les autres. Je visualise une salle remplie de personnes tombant comme des mouches, quand Cécile me fait m’installer dans un fauteuil.

L'hypnose un vrai outil de développement personnel : article dans l'express

L’hypnose un vrai outil de développement personnel : article dans l’express

« On repart à zéro », L’hypnose un vrai outil de développement personnel

« Je suis formée à l’hypnose telle qu’on la voit à la télé, m’explique-t-elle. Je peux plonger un passant dans un état second en quelques secondes, mais cela n’a rien à voir avec la méthode que j’utilise en cabinet. Il s’agit là d’accéder au subconscient pour effacer des idées négatives profondément ancrées. En hypnose, tout se passe comme si on reprogrammait un ordinateur : on repart à zéro. »

Pour que Cécile puisse commencer à travailler, il faut poser un cadre de travail. Je dois donc énoncer ce qui me pèse, ce que j’aimerais modifier dans ma personnalité. « Je reçois de nombreuses personnes qui ont un problème avec le tabac, le poids, des problèmes sexuels ou relationnels », énumère Cécile. Je choisis de me concentrer sur mon problème de toujours : l’angoisse.

« On atteint le niveau d’hypnose qui est bon pour soi »

Je suis d’ailleurs peu confiante à l’idée de m’en remettre complètement à elle, de me laisser guider uniquement par sa voix. J’ai peur de ne pas me réveiller, de rester « coincée » dans un état second. Cécile me rassure et m’explique que c’est impossible. « On atteint le niveau d’hypnose qui est bon pour soi. Cela doit rester un moment agréable. Il n’y a rien de violent dans ma manière de faire. »

Assise à côté de moi, Cécile commence par quelques exercices de respiration. Sa voix est profonde, elle module les mots de façon particulière, met l’intonation de manière inattendue sur certaines syllabes.

Elle me demande ensuite de mettre mes deux mains en face l’une de l’autre et de les faire se rejoindre, comme si elles étaient attirées par un aimant. « Ensuite, vous les entrelacerez et vous ne pourrez plus les décrocher, comme si de la Super Glue vous en empêchait. » À mon grand désarroi, c’est exactement ce qui se passe.

Un fauteuil en forme de nuage : L’hypnose un vrai outil de développement personnel

Puis je ferme les yeux. Cécile compte à rebours, de dix à un, et me dit que je vais être de plus en plus détendue. Par esprit de contradiction -et peut-être aussi un peu par peur- je m’oblige à entrouvrir les yeux de temps en temps pour vérifier que la force de ma volonté est intacte. Malheureusement, elle décroît de seconde en seconde. Je suis vissée à mon fauteuil.

Mon corps pèse lourd. Je me sens dans un état comateux, similaire au demi-sommeil dont on ne parvient pas à s’extraire. Consciente qu’il se passe des choses autour de moi, je suis incapable de réagir. Ce sont peut-être les effets sédatifs du « fauteuil en forme de nuage » que Cécile me demande d’imaginer.

« Laissez l’énergie positive de ce rayon lumineux vous envahir »

Je plane agréablement quand elle me fait atterrir en me demandant d’évoquer le premier souvenir que j’associe à l’angoisse. Je me remémore une forte dispute entre mes parents où la peur et la tristesse m’avaient envahie sans que je parvienne à m’apaiser.

« Projetez cette image sur un écran de cinéma intérieur, observez la scène se dérouler sous vos yeux, m’encourage Cécile. Imaginez ensuite un fort rayon de lumière se diriger vers la petite fille que vous avez été et associez-y une couleur. Prenez-la par la main et parlez-lui. Transmettez-lui tout l’amour, l’empathie et la compassion que vous avez pour elle. Complimentez-la. Ensuite, projetez un nouveau rayon de lumière d’une autre couleur. Laissez l’énergie positive de ce rayon lumineux vous envahir et se décupler en vous. Vous ne faites qu’un avec cette petite fille. Quand vous vous sentirez acculée par le stress, l’anxiété, pensez à ce rayon lumineux pour y revenir et retrouver ce sentiment de paix. »

Plus forte, plus légère, plus heureuse

Pendant que Cécile parle, je suis présente, attentive à suivre ses conseils et, en même temps, mon cerveau continue de fonctionner. Quand la sonnette retentit et que quelqu’un entre, je me demande de qui il s’agit: un livreur ? Un nouveau patient ? Je me demande aussi quelle ligne de métro me ramènera le plus vite. Dans un mouvement de va-et-vient incontrôlable, je me concentre sur l’exercice autant que je laisse mon esprit divaguer.

Cécile me ramène progressivement à la réalité. « Je vais compter jusqu’à cinq et à ce moment-là vous reviendrez à vous. » J’ai l’impression d’être projetée dans la réalité, de revenir de très loin, un peu comme lorsque l’on se réveille en sursaut d’un rêve intense. Nous discutons quelques minutes et la séance s’achève. Selon Cécile, « des choses devraient se passer dans les jours à venir ». Je devrais me sentir plus forte, plus légère, plus heureuse.

Ma nature n’a pas changé radicalement, L’hypnose un vrai outil de développement personnel

Quelques semaines plus tard, j’attends encore cette fameuse épiphanie. L’hypnose me semble être un exercice de projection intéressant. Elle nous fait replonger dans notre passé, nous fait imaginer notre futur. Un mouvement de balancier qui n’a pourtant pas produit d’effets profonds sur moi. Il me semble que ma nature n’a pas changé radicalement, que les exercices de Cécile ne m’ont pas permis de « reprogrammer mon ordinateur » mental. Peut-être faut-il que je fasse une deuxième session, comme elle me l’a conseillée?

Evidemment

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